24 février, 2012

Les incroyables galères de la Famille: La journée de Papa

C'est week-end, c'est recyclage. Un vieux article de ma petite chronique qui n'a jamais été publié ici ...


18h45
Papa rentre à la maison après une longue journée hyper chargée.
Une journée durant laquelle il a dû faire des calculs incroyables, et Dieu sait à quel point il hait les calculs, signer des papiers sans grande importance, lire des rapports encore moins importants, assister à des réunions ennuyeuses, répondre à des mails poliment et discuter avec ses collègues autour de la machine à café. 
Et puis le soir, quand il pourra enfin rentrer chez lui, quand la BMW série 5, d'un beau noir métallisé intérieur en cuir du patron, aura quittée le parking, il pourra lui aussi balancer toute cette merde et rentrer.
Pourtant ce n'est en aucun cas la fin des tensions que subit Papa, parce que déjà, rien que de réussir à faire le trajet sans succomber à une crise de nerfs, est considéré comme un exploit héroïque.

Sur le chemin donc, Papa manque de renverser un groupe de vieilles femmes qui viennent de quitter l'établissement de lutte contre l'analphabétisme du coin, où surement on a dû oublier de leur apprendre la flagrante différence entre un trottoir, normalement conçus pour des piétons et une route goudronnée où circulent, en toute logique, des voitures.
Il a dû aussi mettre en pratique ses plus grandes prouesses de conducteur habile et expérimenté Casablancais (j'insiste)  pour ne pas écraser un petit voyou distrait en vélo.
Il a dû attendre un peu plus d'un quart d'heure pour passer au feu rouge, puis au feu suivant, et puis au suivant.
Il s'est longtemps injurié avec un chauffeur/chauffard de taxi parce qu'il n'a pas respecté un stop, avec un monsieur en voiture rien que parce qu'il avait une tronche qui lui rappelait beaucoup trop celle de son patron. 
Et il a fait un geste obscène de la main ponctué d'un rire tout aussi vulgaire, à un chauffeur de bus qu'il avait dédoublé. 

Finalement c'est la délivrance, il arrive sain et sauf, chez lui, tel un Ulysse des temps moderne.
Il prend un cachet d'aspirine (beaucoup moins héroïque), desserre sa cravate, enlève ses chaussures et se laisse tomber lourdement devant la télé, sa meilleure amie pour le moment.

Et là il se dit qu'il est heureux ..

20 février, 2012

La chose


-"Madame ? Le docteur vous attend."
Cette phrase prononcée par la secrétaire suffit pour déranger l'équilibre de son monde. La salle tourbillonnait, à présent, toutes les décisions qu'elle avait prises, semblaient infondées; toute la force de volonté dont elle avait fait preuve pour être ici, la quittait subitement. C'est à ce moment là, qu'elle se rendit compte qu'elle était seule.

Elle savait qu'en franchissant la porte en face d'elle, elle ferait le pas décidant de son avenir.
Si elle allait suivre le plan initial, qui consistait à accepter cette bourse d'études aux Pays-bas, suivre un cursus brillant pour revenir quelques années plus tard, voir les sourires fiers de ses parents, avoir la carrière de ses rêves et mener sa vie comme il avait été prévu.
Ou si alors elle allait faire marche arrière, s'excuser poliment et refuser de prendre cette porte, rentrer chez elle, et tout avouer à ses parents, leur dire à qu'elle point elle les aimait mais qu'elle voulait le garder, elle abandonnera ainsi ses rêves mais peu importe, elle pourra facilement trouver un petit boulot. Elle devra pourtant supporter leur colère, les entendre lui répéter à quel point elle les déshonorait. 
Au terme elle sera  mère célibataire, un enfant à charge et le poids d'une société méprisante sur le dos. Elle aura tout perdu pour ainsi dire.

Ses entrailles se contractèrent, faire des choix n'a jamais été son fort, faire le bon choix encore moins, elle avait toujours eu quelqu'un derrière elle à la supporter et la guider, cette fois pourtant elle était seule, elle et la chose en elle.
Elle sentait le désespoir la ronger jusqu'au tréfonds de son âme, la chose qui vivait en elle était triste, elle le savait, elle savait qu'elle ne lui en voulait pas, c'était un sacrifice qu'elle se devait de faire ..
Le pas allait être difficile, elle hésitera toujours un peu, mais elles le feraient ensemble. La chose était beaucoup plus courageuse qu'elle. Elle trouva injuste cette manie qu'avait la vie de nous forcer aux adieux, mettant fin à une relation, courte ou longue, juste au moment où l'on commençait à s'attacher.

-"madame ? Tout va bien ?"
le regard inquiet l'infirmière était toujours là.
-"Oui, oui .. tout va bien merci. J'arrive." Répondit-elle.



09 février, 2012

Il y a de ces jours ..



"Celui qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience." René Char


Il y a des ces jours, ou dès qu'ils commencent l'on sait qu'il y aura un chamboulement. Des jours où tout ne dépend que d'un petit geste. Ils ont beau nous sembler normaux; on peut se lever prendre part à notre petite routine quotidienne ennuyeuse de la manière la plus naturelle qui soit; mais au fond de nous, bien enfouie, il y a quelque part une voix qui nous souffle que tout cela n'est qu’ephémère, qu'il serait grand temps de voir du changement autour de nous, bousculer l'équilibre, heurter notre champs gravitationnel, profiter de nos années de jeunesse tant qu'elles sont encore là.


Il y a de ces jours où les idées les plus dingues se bousculent dans nos esprits frustrés, les plus incroyables désirs commencent à nous ronger. Des graines de rêves enfantins qui poussent subitement, nous plongeant dans un état second d’hébètement devant la multitude de choix et possibilités qui s'offre à nous.


Prendre un billet d'avion à destination de Vegas, parier tout votre argent au Jackpot,  pour vous marier ensuite avec un inconnu. Démarrer votre Harley, fuir votre mari; longer la route côtière, cheveux au vent, au soleil couchant. Enfin,s’arrêter sur une terrasse et y siroter des martinis.


Tout plaquer, et rejoindre Carlos Santana, car oui il vous attendait, jouer de la guitare à longueur de journée, avoir des groupies qui crient votre nom .. se sentir wild comme jamais avant.


Ou alors écrire un livre, un livre qui aura l'effet d'une dose de morphine, un livre que dès que vous le finissez vous avez l'impression d'avoir quitté un rêve, de heurter douloureusement la réalité à tel point que cela laisse en vous des séquelles, et vous en voulez encore.


Donner naissance à un bébé, un bébé beau, pas de ces bébés qui vous font chier, qui vous bavent dessus et vous donnent des coups de pieds et de dents, non se sera un bébé avec l'âme du Che et John Lennon ensemble, il collectionnera les vinyls, et fera pleurer les putes, se sera un bébé parfait.


Partir à la recherche de sensations fortes, se jeter du haut de l'Empire State Building et atterrir dans les bras d'un gaillard; s'essayer aux drogues dures, se saouler au Jack daniel's en écoutant du Justice et puis fumer, beaucoup.


Il y a de ces jours où le monde peine à résister, le branlebas finit par le rattraper.

Il y a de ces jours ou l'on hait monde, l'on emmerde le monde, et l'on finit allongé, attendant le lendemain.


02 février, 2012

7th sky


Du haut de ses 12 cm de talons aiguilles, Angela, à mesure qu'elle descendait la grand-rue, attirait tous les regards, hommes et femmes se retournaient pour suivre le mouvement de ses longues jambes fuselées dévoilées par la robe légère, fluide, d'une couleur saumon qu'elle portait, faisant de cette journée de Mars où le soleil a timidement pointé son nez, une journée officiellement printanière.
Elle franchit la porte marbrée, l'endroit était quasiment vide, normal, à cette heure de l'après-midi. D'une démarche sûre, qui lui était particulière, elle s'avança vers le bar et commanda une boisson, histoire de l'aider à patienter.

Son corps réagissait bizarrement à l'idée de le rencontrer, et, l'alcool n'aidant pas, des idées folles, perverses ( je vous l'accorde) lui traversaient l'esprit.
Jamais elle ne s'était sentie aussi nerveuse par rapport à un homme, et des hommes elle en a vu un tas, mais elle se disait que Peter n'était sans doute pas n'importe lequel.
Si elle avait été le genre de filles à croire aux romans à l'eau de rose, aux bons vieux happy ending, le genre à pleurer devant "Cold Mountain", elle aurait crié que c'était le bon, le seul, l'unique..

On murmura à son oreille, une sueur froide lui traversa le dos, Peter lui prit la main, déposa un léger baiser sur sa joue, sa barbe de trois jours lui caressa délicieusement la peau, et il l'invita à le suivre. Le sourire aux lèvres, elle abandonna son verre.
Ils se hâtèrent vers leur sanctuaire, là où ils s'étaient rencontrés pour la première fois, un petit hôtel sur une rue adjacente au boulevard, un endroit tranquille, chic mais discret, non loin de l'agitation de la ville. Le type d'endroit que ni l'un ni l'autre ne fréquentait d'habitude; Jeunes, beaux et fêtard comme ils l'étaient, s’adonnant à la vie nocturne de Manhattan sans modération, c'était plutôt dans des endroits comme "The Drink" qu'on pourrait les croiser.

L'attente devant l’ascenseur semblait interminable pour Angela. Leurs mains toujours liées, elle le dévorait des yeux, le toisant sous tous les angles. Les idées se bousculaient dans sa tête. Elle avait incroyablement envie de lui...  lui faire l'amour comme elle ne l'avait jamais fait avant. Ils échangèrent un regard, et c'est là, au moment où ses yeux plongèrent dans les siens qu'elle comprit qu'ils étaient tous les deux sur la même longueur d'ondes.

L'ascenseur s'ouvrit, Peter pressa le numéro de l'étage et l'engin entreprit son ascension. Les numéros se bousculaient dans sa tête et Angela se concentrait à peine, elle sentait son eau de Cologne lui caresser les narines, éveiller ses sens, étourdie, elle éprouvait une difficulté à tenir la promesse qu'elle s'était faite: ne pas brusquer les choses, le laisser venir vers elle.
Les secondes lui semblaient interminablement longues, mais ne pouvant plus se contenir, son corps et son cerveau brûlaient et abandonnant toute bonne résolution, elle le prit par les boutons de sa chemise et le tira vers elle, pour l'embrasser délicatement, ses lèvres frôlant à peine les siennes, puis fuyant vers son cou, son oreille, ses mains se hasardant sur son torse et ses cheveux.

Leur respiration devenait haletante, ils haletaient comme si la vie ne tenait qu'à cela, le temps semblait se figer, et leur plaisir augmentait. Peter la souleva, elle l'enlaça de ses jambes et ils s'embrassèrent encore plus fougueusement, plus sauvagement. L’ascenseur s'arrêta, vacilla légèrement lorsqu'ils heurtèrent le fond de la cabine. Ils tâtonnèrent le long du couloir refusant de se séparer, ou ne pouvant le faire, Peter ouvrit précipitamment la porte de la chambre, la ferma d'un coup de pied, et aida maladroitement Angela à se débarrasser de sa robe, dévoilant une dentelle fine, qui ne faisait qu'embellir ses formes de jeune fille; elle avait toujours affirmé un goût exquis pour le choix de ses sous-vêtements, des pièces affolantes, délicieuses et subtiles, et elle s'en félicita intérieurement.

Leur corps dénudés s'enlacèrent avec amour, tombèrent à la renverse sur le lit, bientôt ses boucles dorées furent défaites, elle sentait son souffle chaud et parfumé contre son cou. Le rêve et la réalité ne faisait qu'un tout d'un coup.

Oui, elle aimait ce type, elle en était folle amoureuse.


Open your chakras



Respirez un bon coup ...




De quoi alimenter vos petits chakras.
Profitez des derniers jours d'hiver et de la merveilleuse Hindi zahra:








Du blues ancestral, un jazz originel, et des vibration orientales.
Que demander de plus !


P.S : La nouvelle bannière est là. (J'avoue, je n'ai fais que recolorer l'ancienne )